Le bèlè (ou bel-air) prend sa source dans les cultures africaines emmenées par les esclaves en Martinique. Elles ont évolué au contact de la culture européenne, dans le contexte de l’esclavage où il leur était interdit de jouer leur musique durant le 17ème siècle. Les esclaves se sont alors exprimés au travers des chants (bel air) et de la danse. Le bèlè est donc beaucoup plus qu’une musique : comme le gwoka en Guadeloupe, c’est une véritable forme d’expression culturelle à laquelle sont venus plus tard se greffer les instruments de musique : au 18ème siècle, alors que la musique leur était autorisée, les esclaves ont ajouté au chant et à la danse les percussions.
Le rythme est donné par des baguettes appelées ti-bwa que l’on frappe sur l’arrière du tambour. Le chanteur soliste commence, et les choeurs (répondè) lui répondent. Le ti-bwatè (joueur de ti-bwa) intervient, suivi par le tambouyè avec son tambour bèlè. Musiciens et chanteurs mènent le rythme et un dialogue se crée avec les danseurs.
Essentiellement rural, le bèlè exprime et accompagne des thèmes de la vie des esclaves à travers plusieurs rythmes : bèlè de combat, bèlè de travail, de fêtes…. L’influence européenne se retrouve dans certaines danses issues du quadrille. D’autres danses, comme la kalenda, viennent de la culture africaine (la kalenda donnera naissance à la biguine au 19ème siècle).
Les maîtres du bèlè, que l’on trouve surtout dans le nord de la Martinique, sont aujourd’hui peu nombreux. Oublié avec l’apparition des nouveaux genres musicaux à la fin du 19ème siècle, le bèlè a été réhabilité dans les années 80 grâce au travail d’artistes comme Eugène Mona, Edmond Mondesir, Dédé Saint-Prix ou Kali.
Les associations y travaillent également en organisant des soirées (swaré bèlè) en Martinique ou en métropole.
Ces soirées sont des moments de rencontres et d’échanges très conviviaux entre les musiciens, les chanteurs, les danseurs et le public.
Sources : Association Mamanté et Lameca
En savoir plus sur le Bèlè : La Maison du Bèlè
Au rythme du tambour et des ti-bois, deux majors s’affrontent dans un combat sans merci dans le cercle formé par les spectateurs.
Le danmyé tire ses origines des danses initiatiques africaines plus particulièrement le N’golo.
Le ladja demeure encore aujourd’hui un des derniers actes de marronage, permettant à l’homme antillais d’affirmer son identité en luttant contre la domination culturelle anglo-saxonne .
Connu sous l’appellation de Danmyé , Ladja , cocoyé ou encore rond poing ,cet art martial marie les frappes et les saisies.
Le tambour a un rôle de dopant naturel. Il est aidé dans sa tâche par un chanteur et des chœurs. Ils représententle monde sonore » tambou – ti bwa -lawa »Le damyé est composé de :
Musique traditionnelle avec tambour et ti-bois :
Le tambouyé rythme le combat et ses différentes phases (appel des majors, début du combat, coups portés, etc). Selon sa façon de jouer (plus ou moins fort), le tambouyé peut avantager un des combattants.Chants :
Comme le tambouyé, le chanteur peut chanter en faveur d’un des lutteurs. Dans ces paroles, souvent improvisées, il raconte des faits concernant les lutteurs et incite à combattre.Combat :
A l’intérieur d’un cercle formé par les spectateurs, deux hommes s’affrontent dans un combat sans merci qui peut aller jusqu’à l’extrême.Les combattants, les champions, du fait de leurs nombreuses et éclatantes victoires étaient appelés « major ». Chaque habitation, puis, chaque commune avait son major. C’était une personne respectée, défendant en général les plus faibles.
Un major lance un défi à un autre major et si l’autre accepte, il y a un damyé. C’est une attraction pour les populations qui se déplacent en masse et en rapport avec la popularité des majors pour assister au spectacle.
Avant de combattre, le major, un homme fort et souple, se prépare physiquement et mentalement. Souvent, il fait appel à un quimboiseur et à la magie noire pour se protéger des maléfices et vaincre l’adversaire.
source : Or des iles