Le Maloya est à la fois une forme de musique, un chant et une danse propres à l’île de la Réunion. Métissé dès l’origine, le Maloya a été créé par les esclaves d’origine malgache (les Kaf) et africaine dans les plantations sucrières, avant de s’étendre à toute la population de l’île. Jadis dialogue entre un soliste et un chœur accompagné de percussions, le Maloya prend aujourd’hui des formes de plus en plus variées, au niveau des textes comme des instruments (introduction de »djembés », synthétiseurs, batterie…). Chanté et dansé sur scène par des artistes professionnels ou semi-professionnels, il se métisse avec le rock, le reggae ou le jazz, et inspire la poésie et le slam.
Autrefois dédié au culte des ancêtres dans un cadre rituel, le Maloya est devenu peu à peu un chant de complaintes et de revendication pour les esclaves et, depuis une trentaine d’années, une musique représentative de l »identité réunionnaise. Toutes les manifestations culturelles, politiques et sociales sur l’île sont accompagnées par le Maloya, transformé de ce fait en vecteur de revendications politiques. Aujourd’hui, il doit sa vitalité à quelque 300 groupes recensés dont certains artistes mondialement connus (Daniel Waro…), et à un enseignement musical spécialisé au Conservatoire de la Réunion. Facteur d’identité nationale, illustration des processus de métissages culturels, porteur de valeurs et modèle d’intégration, le Maloya a été interdit à la Réunion jusqu’en 1981 (!).
Le maloya représente l’expression de la résistance des esclaves importés d’Afrique et de Madagascar, il est la partie spirituelle, le temps de la danse, pendant le rituel sacré “ kabaré ”, ou culte des ancêtres.
Les autorités françaises ne voyant pas toujours d’un bon œil cette forme populaire relatant les soucis du quotidien et de l’abolition de l’esclavage en 1848 jusque dans les années 1980, le maloya est interdit. Ce n’est qu’en 1981 que le maloya sera officiellement autorisé. Après 1981 et la reconnaissance officielle de la fête du vingt décembre, des artistes rebelles vont mettre en scène un maloya qui jusqu’alors se pratiquait “dan fénoir”, intriguait, voire inquiétait l’imaginaire, suscitait la curiosité et parfois même était sous surveillance.
Source : Site Réunionnais du Monde – Lire l’article en entier
http://fr.wikipedia.org/wiki/Kayamb