Du latin médiéval sclavus, le mot « esclave » est apparu à Venise durant le Haut Moyen-Age, la majorité des esclaves étant alors des Slaves des Balkans, d’une région par la suite renommée « Slavonie » (actuelle Croatie). L’esclavage est l’état d’une personne se trouvant sous la dépendance absolue d’un maître qui a la possibilité de l’utiliser comme un bien matériel.
Il est privation de liberté (physique, d’expression…) de certains hommes par d’autres hommes, dans le but de les soumettre à un travail forcé, généralement non rémunéré ou conditionné par une dette initiale insurmontable. Juridiquement, l’esclave est considéré comme propriété de son maître. Il peut être à ce titre acheté, loué ou vendu comme un objet, un « meuble« . (cf. Le Code Noir)
L’esclavage a existé de tout temps, au sein de nombreux peuples (Égyptiens, Romains, Ottomans, Moyen Orient, Afrique, Chine, États-Unis, colonies occidentales…). Dès l’antiquité, les Égyptiens, les Grecs et les Romains faisaient de leurs prisonniers de guerre des esclaves. A l’époque, les esclaves étaient « blancs ». Les étrangers et ceux qui ne pouvaient honorer leurs dettes devenaient également esclaves. Chez les Romains, le même mot désignait à la fois l’esclave et l’étranger. Au 2e siècle, il y avait 20 000 citoyens libres pour 400 000 esclaves.
La traite arabe, transsaharienne ou orientale, est elle bien moins connue, malgré son ampleur et sa brutalité. L’historien américain Ralph Austen estime que 17 millions de personnes auraient été déportées par les négriers musulmans entre 650 et 1920. Ce trafic empruntait les routes de commerce transsahariennes entre notamment Tombouctou et le Maghreb. Très fréquentée par les négriers arabes également, la route qui suivait la ligne de partage des eaux entre le Nil et le fleuve Congo. La traite maritime se développe par ailleurs au XIXe siècle entre le port de Zanzibar et les côtes de la mer Rouge et du Golfe persique, dans des conditions humaines épouvantables.
C’est entre le XVIe et le XIXe siècle, à partir des Découvertes du Nouveau Monde, que l’esclavage connait un développement retentissant. Les premiers esclaves sont les Indiens d’Amérique. Ils résistent toutefois peu aux maladies apportées par les colons hollandais, français, portugais, espagnols et anglais et se retrouvent largement décimés. Plus de 10 millions d’africains, une main d’œuvre bon marché et sans recours face aux colons, seront alors arrachées à leurs terres et déportées dans le monde. Ce commerce de longue durée, massif, est connu sous le nom de « traite des noirs ». En France, l’esclavage est une première fois aboli par la « Convention nationale » en 1794, à l’initiative de l’Abbé Henri Grégoire, dans l’élan de la Révolution Française et de nombreuses révoltes dans les colonies, avant d’être rétabli par Napoléon Bonaparte en 1802. Il sera définitivement aboli en 1848 sous l’impulsion de l’homme politique Victor Schoelcher (1804-1893), alors représentant de la Guadeloupe et de la Martinique.
Chronologie de l’abolition sur le site de l’Assemblée nationale
L’esclavage est internationalement interdit par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948. Il n’en a pas pour autant disparu et persiste sous des formes très variées : servitude pour dettes, servage, fausses adoptions, asservissement de femmes mariées, prostitution forcée, etc.
Pour en savoir plus sur l’esclavage…
-http://montisweb.org/esclavage/histoire.htm
-http://www.esclavages.cnrs.fr/
-http://colleges.ac-rouen.fr/dunant-evreux/SPIP/html/site-esclavage/index.html
-http://www.esclavagemoderne.org/008-l-esclavage-moderne/13-page.htm
-http://archives-lepost.huffingtonpost.fr/article/2009/03/03/1443370_l-esclavage-moderne.html